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«J’ai servi la soupe aux SDF»

© Alliance Presse
Phoebé, 18 ans, a découvert une nouvelle façon d’être généreuse: elle a participé aux «Soupes de nuit» à Paris. Elle nous explique comment cela se passe et ce qu’elle a appris de cette expérience. Découvre sur ce site les autres articles de notre dossier "Générosité"

Comment organise-t-on un repas dans la rue pour plein de personnes ?
Le camion de l’Armée du Salut transporte le matériel, les barrières, la nourriture, les boissons et on installe tout avant que les gens arrivent. On fait une chaîne et chacun distribue quelque chose (une personne distribue le pain, une autre la boisson …) parce que si on laisse les gens se servir, ça devient vite la bagarre.

A quelles personnes as-tu donné de la soupe ?
Surtout aux SDF et mendiants, mais aussi à des étrangers qui ne savaient pas où aller pour manger. 

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Leur as-tu parlé ?
Pas beaucoup. Souvent ils ne parlaient pas français, et s’ils parlaient français, ils ne disaient pas grand’chose. J’ai quand même pu échanger quelques mots avec deux ou trois personnes. 

Quelle est la plus grande souffrance de ces personnes dans la rue ?
Ils n’ont pas de maison et ils sont très seuls. Ça dépend des personnes. J’ai servi la soupe pour le Nouvel An, et c’est impressionnant de voir que ces gens dorment dehors en plein hiver ! 

Que peuvent nous apprendre ces personnes?
Qu’on a la chance d’avoir un chez soi, une famille, une école, des amis, toutes ces choses qui nous paraissent normales. J’ai réalisé que j’ai une chance énorme et que je dois en profiter. 

Si tu ne gardais qu’un seul souvenir, ce serait quoi ?
J’ai rencontré un SDF vraiment sympathique qui m’a dit : « Toi, tu vivras quelque chose de grand ».  Ça m’a bouleversée de voir que ces gens encouragent ceux qui ont de meilleures conditions qu’eux. 

Le mot «générosité », qu’est-ce qu’il veut dire pour toi ?
Par rapport aux « Soupes de nuit », je dirais que c’est donner un peu de son temps et de son amour pour les autres. 

Nathalie Egger


Un peu d’histoire: l’Armée du Salut, c’est quoi?

En 1878, William Booth a été choqué de l’état des SDF à Londres. Il a commencé par leur donner à manger, puis à leur ouvrir des lieux pour se laver. Ensuite, il leur parlait de l’amour de Dieu. Il leur donnait des uniformes pour qu’ils aient des habits propres et qu’ils apprennent la discipline.

Les « Soupes de nuit », c’est quoi ?
Les « Soupes de nuit » ont commencé en France il y a environ 80 ans. Au départ, un camion avec de la soupe chaude se promenait dans Paris et s’arrêtait chaque fois qu’on voyait un(e) SDF. Depuis 1994, un repas complet est servi à Lyon, Nice et Paris tous les jours entre novembre et février, et depuis 2005, même en été.

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